Cinquième album du groupe post-punk de Detroit, trois ans après Relatives In Descent, Protomartyr confirme qu'ils sont au-dessus de la mêlée.

Day Without End ouvre l'album sur un crescendo dont Protomartyr a le secret et nous plonge d'entrée dans une atmosphère de fin du monde. La formule du groupe n'a pas foncièrement changé malgré la présence, nouvelle, d’une section de cuivres sur presque la moitié des chansons de l’album.
Processed By The Boys, sorti avant le confinement, nous avait déjà conquis avec sa mélodie à contre-temps, et se place parmi les meilleurs morceaux du groupe.

"Protomartyr a le doigt sur le pouls d’un monde anxieux et, même s’il s’avère moins bruyant et brutal qu’à ses débuts il y a huit ans, ses chansons denses semblent au diapason de notre époque, méfiante, cynique, condamnée à s’enfoncer dans un cul-de-sac. Déprimant ? En tout cas, défoulatoire : les assauts de guitare sur I Am You Now, Michigan Hammers et surtout la corrosive Tranquilizer donnent envie de tout foutre en l’air."
(Philippe Renaud, Le Devoir)

Hormis quelques rares moments d’éclaircie comme June 21 qui convie Nandi Rose de Half Waif, c’est la rage et la destruction qui l’emportent avec Modern Business Hymns et Worm In Heaven qui clôture cette cérémonie sur une note bien fataliste.

Un disque en raccord parfait avec cet étrange époque que nous vivons.